Le TAO de TCHI

Le mot Energie tel qu’il circule de nos jours doit beaucoup à la découverte de la notion de TCHI importée des cultures asiatiques.

TCHI est la prononciation chinoise du caractère QI, manière officielle de l’écrire aujourd’hui.

Cet idéogramme composé de 10 traits est en soi l’image de l’infini du vivant.

Le traduire par le mot « énergie » est de toute évidence réducteur. En proposant Souffle ou Souffle-énergie il y a progrès,  mais du fait que l’idée qu’il transmet est intraduisible, le petit mot « énergie » ne sert pas trop mal pour le désigner.

 TCHI est intraduisible mais pas inexplorable, d’autant que  l’expérience que l’on en fait est inscrite dans la réalité de chaque instant. C’est ce que nous allons voir.

Commençons par contempler puis analyser les divers éléments de cette image.

Qu’est-ce qui vous frappe tout d’abord ?

L’équilibre ? l’élégance ? La complexité ? La non-compréhension ?

Entrons dans cette image.

Elle est composée de deux parties :

Une partie interne. Une partie externe

La partie interne représente du riz. Oui, du riz.

Si vous voulez acheter du riz en Chine ou au Japon, il faudra se servir de ce caractère.

La partie externe représente des vapeurs, des volutes, un léger souffle.

Une image simple et pédagogique montre un bol de riz chaud d’où se dégage la vapeur. N’est-ce pas entrer de plain-pied dans le goût de la  mentalité chinoise pour le concret ?

Un bol de riz pas encore refroidi et dégageant de la vapeur, pour illustrer l’indescriptible infini du vivant ? Vous plaisantez disent les philosophes !

Pour exprimer la notion de TCHI, les aspects internes et externes indissociables, sont dépendants l’un de l’autre.

Au XXème siècle, Einstein dans son célèbre E=MC2  qui reconnaît le lien entre la matière et l’énergie, découvrait le TCHI.

Ne partons pas trop loin. Au contraire, revenons au plus proche de nous-même. Vous êtes en train de lire ces lignes :

– Votre vue s’exerce sur cette feuille, distingue, lit et comprend l’enchaînement des mots. Cela vient d’où ?

– Notre inspiration, notre expiration, qui/quoi l’ordonne ?

– Notre cœur bat régulièrement si tout va bien, nous n’avons jamais à y penser, comment cela se fait-il ?

– Nos yeux se ferment le soir et s’ouvrent le matin, grâce à quoi ?

Mais plus vastement : l’alternance du jour et de la nuit, la succession des saisons, la position des astres dans l’espace, la suspension dans le vide de ces énormes masses planétaires… en raison de quoi ? La liste est sans fin.

Toute l’organisation du vivant, d’une incommensurable complexité et beauté dépend de ce TCHI, bol de riz encore chaud ! Que peut-on en comprendre ?

1 – Unité de la matière : riz, et de la moins matière : vapeur.

2 – Interdépendance absolue du la matière visible et de la matière moins visible ou invisible. A n

3 – Dialogue et complémentarité de ces deux aspects qui vont répondre aux emblèmes de YIN, le riz, et de YANG, la vapeur.

Ces 10 traits tout simples ouvrent un immense champ de contemplation et de pénétration des phénomènes vivants.

Mais alors, surgit la question : comment se fait-il que ce TCHI sache faire battre les cœurs, suspendre les planètes dans le vide et régler les horaires des marées ?

Le TCHI est soumis à un ordre que dans cette vision on appelle TAO.

Ne vous attendez pas à recevoir une traduction de ce terme. Elle n’existe pas non plus. Le TAO que l’on peut nommer n’est pas le TAO. Débrouillons-nous avec cela.

                                  TAO

Regardons ensemble le caractère :     

Un chef qui montre un chemin, une direction qui doit être suivie. Toujours le concret de l’écriture chinoise

TAO est donc, faute de mieux traduit par Voie, Chemin.

Que signifie un chemin ? Un chemin est utile pour aller d’un lieu à un autre et aucun autre chemin ne mènera de ce lieu à ce lieu. Un ordre intrinsèque.

Le mot TAO indique que l’univers dans lequel vit l’homme est organisé, ordonné en lois implacables : alternance du jour et de la nuit, croissance et décroissance, battements du cœur… tout cela en un rythme YIN/YANG.

Depuis son origine, l’homme se casse la tête pour percer le mystère de ces lois, soit par l’idée de dieux, d’un Dieu ou de la science.

Sans le TAO, cet Ordre mystérieux et cependant si précis, le TCHI ne serait qu’irruptions stériles.

Le TCHI obéit au TAO

Dieu est plus grand que Dieu

La science, faillible par nature

Et le TAO que l’on nomme n’est pas le TAO.

Conclusion : un TCHI intraduisible qui nous habite dans la moindre de nos cellules.

 Un TAO impénétrable, innommable habité d’un ordre dont nous ignorons presque tout.

Tel est le vivant et le mystère du vivant que traduit un splendide caractère qui se prononce MYO en japonais.

Chacun de nous, chaque être vivant est un miroir résonnant de milliards et de milliards d’informations venant de tout l’ensemble du cosmos.

Nous sommes programmés pour grandir. En taille physique et en esprit subtil.